S'aimer
J’ai un ami en perpétuelle dévalorisation.
Il n’a aucune confiance en lui et s’accepte très mal.
J’ai bien tenté de lui faire comprendre à quoi lui sert de cultiver et d’entretenir ses sentiments de dévalorisation qui le font souffrir, mais sans grand succès.
Il ne demande rien, mais celui qui ne demande rien est bien plus exigeant au fond que celui qui demande. Je sens pourtant ses tentatives de se faire aimer, de se faire aider, mais sans avoir à le demander. Il accepte aussi une espèce d’autodestruction pour éviter les conflits avec ses parents tout en leur reprochant des tas de choses. Souvent aussi, il s’accuse à l’avance en évitant ainsi les critiques ou les reproches.
J’ai cessé de le plaindre, ne tombant plus dans son piège inconscient qui fait que ses plaintes et dévalorisations sont ses seuls moyens de remplir tout l’espace relationnel.
La passivité dont il se dit atteint lui offre autant de confort quelque part que de souffrance.
Bon, j’aime beaucoup cet ami, mais comme avec les autres, j’ai appris qu’il ne sert jamais rien à vouloir convaincre. Je tente tout simplement de le faire un peu réfléchir sur ce qui nous parait évident alors que ce n’est peut-être pas aussi simple que cela.
Trop de gens aussi se servent de leurs faiblesses comme d’alibi de ne point vouloir évoluer. Et pourquoi changeraient-ils, tant qu’ils trouvent en celles-ci une protection de vie ?
Par contre, j’ai un autre jeune ami, qui lui, semble vouloir vraiment sortir de ce piège consistant à ne point se faire confiance et à se croire « martyr », « rejeté » et incapable de plaire. Il évolue dans un bonheur et épanouissement beaux à voir. Bien, mais à condition de ne pas croire déjà acquis ce qu’il y a de plus de difficile en nous : s’aimer, sans se masquer nos contractions et incohérences.S'aimer sans avoir besoin du regard de l'autre...
Mik.