libération sexuelle?
Je fais partie de la génération de mai 68. Quand je compare mes souvenirs de jeunesse, attachés entre autres à une véritable libération sexuelle, au présent que je vis, je me demande si la révolution a été aussi grande que nous le pensons.
Les résistances à parler sexe librement sont plus difficiles encore à franchir que la liberté acquise dans bien d’autres domaines.
Qui oserait parler des rapports sexuels comme on parle d’un bon repas, de bonnes vacances, sans être taxé de suite d’obsédé ?
Je comprends et approuve une certaine intimité à protéger, mais récuse aussitôt l’hypocrisie qui consisterait à trouver indécent de parler crûment de ce qui occupe pas mal les esprits.
Le net et le succès des sites pornos confirment d’ailleurs l’intérêt majoritaire pour la « chose ».
Oh, je les entends ceux qui pudiquement me disent qu’ils préfèrent les belles images de l’érotisme plutôt que la crudité des scènes pornographiques.
Vrai que comme en cuisine, il est agréable d’ajouter une note poétique aux plats, sans pour autant refuser la saveur d’un pot-au-feu ou d’un bon sachet de frites !
Les « libérés » n’échappent d’ailleurs pas cette hypocrisie. J’entendais dernièrement des échangistes parler de recherche de contacts humains, alors que le contact autre qu’épidermique semblait bien absent.
Notre politique, elle, de moins en moins puissante en matière économique, tente de retrouver pouvoir dans la réglementation des bonnes mœurs qui a d’ailleurs toujours peine à distinguer un exhibitionniste de deux amoureux échangeant câlins intimes dans un parking publique !
La sexualité est devenue de plus en plus matière à légiférer.
Du coup, nous lisons les petites annonces de massages divers, d’infirmières du sexe et de soins qui n’ont rien à voir avec un quelconque soin esthétique ou de santé.
Personnellement, je confesse avoir enfin trouver une attitude directe qui n’a plus rien à voir avec cette espèce de timidité de jeunesse qui s’abritait derrière des élans altruistes tout en cherchant des satisfactions égoïstes dans l’obscurité.
Je constate avec un brin de satisfaction la surprise, voir l’admiration ou carrément le rejet, de ceux qui trouvent dans mes audaces accomplies, la reconnaissance de qu’ils voudraient mais n’osent pas encore toujours !
Mik.