Enfance violée (3)

Publié le par mik

Aube III. L’enfant que j’étais dut donc gérer comme il le pouvait le secret du comportement du prêtre auquel je restais très attaché. Certes, j’évitais de me retrouver seul avec lui, tout en appréhendant que l’occasion ne se présente. Je pris alors l’habitude de subir parfois la main baladeuse du vicaire. J’en vins même à rechercher ces moments intimes qui m’assuraient des privilèges ludiques trouvés dans sa bibliothèque et sur sa moto. Je fus aussi surpris de sentir parfois mon petit sexe se gonfler dès que je sentais la caresse interdite sur mes fesses. Cela ressemblait à ce que je ressentais parfois dans mon lit.

 

    J’avais pressenti le mensonge parental de me dire l’unique fonction de faire pipi avec ce que les petites filles ne possédaient pas. Je n’avais jamais osé déculotter l’une d’elle, plus attiré par  le zizi des autres gosses. Le petit courant électrique que je ressentais lors de petits frottements cachés sous ma couverture me révélait une autre façon d’employer l’instrument urinaire. Et puis cette réaction de la voir parfois se durcir cachait un mystère bien difficile à éclairer.

 

L’interdiction de jouer avec, sous peine de maladie mais aussi d’enfer, m’effrayait en même temps que de m’attirer.

 

   Ma totale ignorance en la matière allait durer longtemps. La réponse de ma mère à ma question : « dis maman, pourquoi les demoiselles n’ont pas d’enfants » avait été : « c’est parce qu’elles n’ont pas le droit de commander un bébé tant qu’elles n’ont pas un mari ! ». Je n’osai m’aventurer dans un approfondissement de ma naïve question. Je me contentai de scruter les allées et venues de l’accoucheuse du village. Son grand sac de cuir brun, fermé d’une énorme boucle cuivrée, enfermait, sous mes yeux candides, le bébé commandé et cueilli dans des choux ou des roses de je ne savais quel champs.

 

   Mes parents m’avaient bien caché leur dernière commande. Jamais, je ne m’étais aperçu du gros ventre de ma mère enceinte du septième et dernier enfant qu’elle allait mettre au monde. On me raconta longtemps la réaction que j’avais eue quand la famille, réunie au complet, me montra le petit frère : « c’est pas un vrai bébé » avais-je clamé : « c’est une poupée ! ».

 

   Bien plus tard, après quelques études psychologiques, je pus seulement décoder ce cri enfantin. Je ne voulais pas d’un petit être vivant qui allait menacer la place choyée du petit dernier qu’avait été la mienne durant quatre années. Je craignais de ne plus recevoir les câlins de mes frères et sœurs, occupés déjà à se pencher sur l’adorable nouveau-né lui offrant la protection dont je bénéficiais.

 

   Le prêtre violeur, lui, devait à mes yeux d’enfant, me considérer comme unique petit garçon à choyer. Notre secret commun renforçait mon sentiment d’appartenance exclusive à quelqu’un.

----------------------------------------------------Cordon d'aube-----------------------------

Voilà, fin de ce récit douloureux du viol de mon enfance.

J'ai mis beaucoup de temps à pouvoir certainement bien gérer ce viol.

Je ne l'ai révélé qu'à l'âge de 45 ans...

Plus insconsciemment sans doute que consciemment, comme aujourd'hui.

Je reviendrais demain sur la suite de ce viol et le sort survenu au "violeur".

Soyez rassurés, c'est bien réglé!

Mik.

Publié dans Enfance

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N
merci pour tes mots... simplement mais du fond du coeur!
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M
Je trouve très touchant Mik le fait que tu partages avec nous ce triste épisode de ta vie....<br /> J'te fais un bisou virtu à défaut de t'offrir une jatte!
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B
<br /> 25-07-2005, 16:35:20 <br /> bonjour Mik <br /> pas moyen de passer sur ton nouveau blog ! dommage <br /> merci pour ton passage chez moi <br /> biz <br /> <br /> bateau-ivre<br /> <br /> <br />
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C
Trop de choses à dire, et certainement futiles donc je ne dirais rien. Je ne peux qu'imaginer.<br /> Je suis venue ici en fait pour répondre à un article de l'autre blog, je voulais te dire que l'éphémère peut même avoir plus de valeur que l'éternité, tout dépend de son contenu<br /> Bisous
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G
j'ai connu une histoire semblable mais j'avais 12ans et j'adorais ça je recherchais toujours des moments ou je me retyrouverais seul avec notre vicaire car il avait une bouche accueillante et des mains douces comme de la soie.
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