Procès Sadam Hussein
Nous voici à nouveau avec le début du procès du tyran Sadam Hussein, en plein dans l’information spectacle.
Etrange cette espèce de légitimité démocratique qui veut réussir sa conjugaison avec l’information médiatique.
Le droit à l’information est devenu aujourd’hui un droit de l’homme, comme jadis le droit de liberté politique ou le fameux droit à la sécurité sociale d’après-guerre. Information semble désormais coller avec démocratie.
L’information est devenue abondante, directe. La guerre est même filmée en direct. Ici, le procès est aussi filmé.
Bon, j’ai rien contre et l’information est indispensable, même si elle ne rend pas nécessairement le citoyen meilleur.
Une seule question me semble importante : par quel filtre m’arrive t’elle ?
C’est qu’elle devenue un marché gigantesque, avec une course à l’audimat qui n’épargne aucun média. Elle est devenue spectacle, y compris dans ce qu’on montre de ce monstre.
Elle peut devenir arme terrible de propagande.
Hypocrite Occident et Etats-Unis qui après avoir armé ce dictateur sanguinaire contre pétrole voudrait se refaire une image de virginité dans la pendaison d’un homme qui la mérite bien.
Je me suis toujours méfié des emballements collectifs que suscite l’information des médias.
Le sensationnel engendre de l’émotion, plus que de véritables sentiments.
Le « jamais plus » lancé après le déferlement d’émotion retombe souvent aussi vite qu’un soufflé fromage.
Je me demande d’ailleurs parfois dans cette abondance d’informations si le citoyen est réellement mieux informé ?
Alors, je prends toujours un certain recul face à « l’actualité » qui bien souvent est devenue source de spectacles bien plus que d’informations.
Et puis, tiens oui, tout pouvoir doit avoir contre pouvoir. La TV est devenue un pouvoir, mais où est son contre pouvoir ?
Mik.