Accueillir
J’ai souvent vu que le bien-être que d’aucuns avaient à passer chez moi est ce moment où ils peuvent sans craindre révéler la face cachée de leur vie.
Si je sais, comme eux, qu’après ce court temps de détente, le jeu de la vie reprendra le dessus dans la raison, dans la réalité des contraintes du quotidien, il me plait d’offrir cet instant où l’on peut un peu perdre la tête pour mieux jouir du corps.
Et qu’importe finalement la tendance homosexuelle de celui-ci, le voyeurisme ou l’exhibitionnisme de cet autre, ou encore les divagations sado-maso d’un tel. Je préfère ces gars aux inhibés frustrés
Quel divorce parfois entre la vie « visible », souvent vue comme plus réelle et celle de notre « imaginaire » que nous n’osons trop montrer ( surtout si cet imaginaire passe parfois à l’acte).
Et qui serait le pervers ? Celui qui ose affirmer ses fantasmes ou celui qui se branle en cachette devant des pornos ?
Je les entends moi ces jeunes gars dévoiler leur fantasmes. J’entends leur crainte de paraître des obsédés ou des pédés ou des salauds parce qu’ils aiment parfois quitter un peu le train train quotidien.
Moi, j’ai bien compris qu’ils sont multiples et qu’ils peuvent chez moi ne point craindre d’être jugés.
Et je me sens bien d’avoir des relations qui n’enferment ni l’autre, ni moi, dans une espèce d’image limitée, réduite à des stéréotypes de conventions imposées.
Et j’aime entendre tous les possibles et impossibles de ceux que je rencontre.
J’ai toujours senti en eux, dans leur sincérité, dans leur nudité, autant de richesses que de souffrances.
Je laisse le couperet du jugement aux hypocrites.
Mik.