à B. .....
Hier je parlais de ne point changer. Pourtant j’avoue croire à l’évolution de nos vies confrontées par les ans aux échecs et réussites de nos idéaux, de nos espérances, de nos espoirs et désillusions.
J’ai cru toute une partie de ma vie en l’existence d’un Dieu, comme à quelqu’un sans doute qui eusse pu remplir ma vie d’une présence aimante constante.
Perdant foi en ce dieu, je me suis lancé dans un activisme social, culturel et politique, pensant encore là changer le monde, le rendre meilleur. Mais c’était moi que je voulais rendre meilleur, sans accepter mes facettes moins angéliques.
Alors, comme dans la dernière chanson de Souchon, posons-nous la question : et si en plus y a personne ?
Les idéaux sont parfois mortels, pour nous, pour l’autre. Ils sont bien des anti-douleurs qui nous font miroiter un paradis et nous laissent en enfer.
Je ne suis plus comme ces femmes ignorantes ( comme mon ex) ou comme ces démagogues de Temples religieux ou politiques ( ce que j'ai été).
Je vis avec ma propre éthique.
Je n’ai plus d’armes aux poings, seulement parfois ma parole qui ne veut pourtant zigouiller personne.
J’ai admis que nous restons mystère pour nous, pour les autres.
Ceux que j’ai laissés, un peu comme des orphelins, sont maintenant assez adultes pour penser par eux-mêmes.
Dimanche, j’ai reçu un étrange message de quelqu’un qui m’est très cher et a décidé la rupture affective. Après plus d’un an de silence, il me renvoyait vers ce texte de Souchon.
Dans sa voix dure, forte, fière, je sentais à nouveau sa souffrance ne pouvant plus s’exprimer par des yeux mouillés.
Et si toi, fils, tu te disais que si y personne en haut, il y a plus sûrement quelqu’un en bas qui t’attend encore…
Mais faut-il alors oser abandonner toutes ces processions sociales hypocrites qui sous les capuchons bourgeois masquent leur soif de pouvoir, de manipulation. Pour eux, j’ai la compassion, parce que je connais la souffrance d’une telle vie basée sur l’avoir et non sur l’être.
Le choix t’appartient.
Papa.
Texte de la chanson de A.Souchon:
Abderhamane, Martin, David
Et si le ciel était vide
Tant de processions, tant de têtes inclinées
Tant de capuchons tant de peur souhaitées
Tant de démagogues de Temples de Synagogues
Tant de mains pressées, de prières empressées
Tant d'angélus
Ding
Qui résonne
Et si en plus
Ding
Y'a personne
Abderhamane, Martin, David
Et si le ciel était vide
Il y a tant de torpeurs
De musiques antalgiques
Tant d'anti-douleurs dans ces jolis cantiques
Il y a tant de questions et tant de mystères
Tant de compassions et tant de révolvers
Tant d'angélus
Ding
Qui résonne
Et si en plus
Ding
Y'a personne
Arour hachem, Inch Allah
Are Krishhna, Alléluia
Abderhamane, Martin, David
Et si le ciel était vide
Si toutes les balles traçantes
Toutes les armes de poing
Toutes les femmes ignorantes
Ces enfants orphelins
Si ces vies qui chavirent
Ces yeux mouillés
Ce n'était que le vieux plaisir
De zigouiller
Et l'angélus
Ding
Qui résonne
Et si en plus
Ding
Y'a personne
Et l'angélus
Ding
Qui résonne
Et si en plus
Ding
Y'a personne