Divorce et loyauté
En passant hier quelques heures, toujours fantastiques, avec mon adorée et adorable petite-fille, je voyais encore combien un enfant, sans même ne rien dire, vit avec plus ou moins de tristesse, les amours déchirés.
Comment leur transmettre qu’il n’y pas de vie en couple, de vie amoureuse sans conflit, sans leur faire perdre le bel idéal de la loyauté en amour ? Latents, niés ou déclarés et allant même jusqu’à la séparation, les conflits n’échappent pas à l’enfant.
Mais qu’il serait bon si les parents séparés pouvaient faire le don merveilleux de ne point placer leur enfant devant des choix d’une espèce de loyauté à l’un ou à l’autre !
On dirait parfois qu’il y a une forme de plaisir de voir l’enfant mieux dans sa peau chez l’un ou chez l’autre.
L’enfant se sent dès lors comme obligé de tricher, de jouer, de manipuler pour éviter de faire de la peine à l’un ou l’autre. Il se sent comme obligé d’exprimer qu’il ne se plait pas un pour plaire à l’autre. Cruel dilemme du comment être fidèle à l’un sans trahir l’autre
Quand les parents comprendront-ils que leurs troubles à eux ne peuvent passer par leur enfant ?
Je gardais justement ma petite-fille lorsqu’elle a prit le téléphone pour parler à son père.
J’y sentais cette tension de ne pas trop osé dire son bonheur chez sa mère et lui tentant de dévaloriser un peu ce que vivait l’enfant : « tiens tu as encore mangé des pâtes… » !
Puis le gosse lui disant : non j’aimerais mieux aller chez toi un peu plus tard : « non, je sais, c’est pas le mercredi que tu dois venir mais le we ! »…
S’en suivait évidemment la dramatisation du retour.
Heureusement ma fille tente toujours d’apaiser, mais pas facile quand un des deux poursuit un lien de vengeance avec l’autre en passant par l’enfant.
Enfin c’est ainsi ! Et moi, j’ai osé dire à la petite : remets bien le bonjour à ton papa. Elle me l’a alors passé. Le temps de le saluer amicalement, juste parce qu’il est demeure le père de la petite. Et celle-ci de demander : "tu as dit qu’il vienne pas mercredi me rechercher" ?
« Non, ma chérie, papy ne s’occupe pas de cela… » Et de tenter de la distraire de son anxiété par quelques plaisanteries devant la TV, en ayant le cœur serré de ces petits qu’on fait souffrir inutilement en alimentant des conflits égoïstes…
Prévoyant le coup de fil du père, j’avais d’ailleurs mis la petite à l’aise évoquant les vacances passées chez lui, de quoi ne pas minimiser le plaisir (fut-il très limité) pris ailleurs…
Mik.