Toussaint

Publié le par mik

La fête du premier novembre a une origine très lointaine puisqu'en fait elle nous provient en ligne directe des Celtes. En effet, ceux-ci divisaient l'année en deux saisons, l'hiver et l'été. Le premier novembre était une date très importante puisqu'ils fêtaient le début de l'année. C'est la fête de Samain (Samain ou Samhuin signifie en irlandais "affaiblissement" ou "fin de l'été"). C'était donc une fête de passage, la fin de l'été marque le début de l'hiver, le départ d'une nouvelle gestation. Samain était le nouvel an celtique, le début de toutes choses, et sur le plan mythologique le moment où s'étaient produits les grands événements cosmiques, le moment où avait lieu le meurtre rituel et symbolique du roi et son remplacement. Cette fête de Samain donnait lieu à des rassemblements, des jeux, des joutes, des cérémonies liturgiques très importantes et des festins où l'ivresse était de rigueur...
Samain était aussi la fête des morts, ou plus exactement de la communication entre les vivants et les morts. Ainsi cette nuit, les tombes sont ouvertes et le monde visible et invisible communiquent : les habitants de l'Autre monde peuvent faire irruption sur la surface de la terre, et les humains peuvent s'engager dans le domaine des dieux, des héros et des défunts. Cette conception des relations entre morts et vivants a perduré très longtemps. Ainsi, dans les pays anglo-saxons, la fête de la Toussaint est accompagnée de la célèbre manifestation folklorique Halloween, où les morts, symbolisés notamment par la fameuse citrouille évidée dans laquelle on a placé une chandelle, viennent taquiner les vivants. (1 voir à ce sujet : J. Markale Le christianisme celtique et ses survivances populaires ed Imago).

A Verviers, à la fin du 19eme siècle, le jour de la Toussaint et aussi le jour des Morts, les enfants se promenaient en balançant en guise d'encensoirs, des betteraves évidées ou des pots à fleurs remplis de braises allumées, sur lesquelles ils faisaient brûler l'encens et ils demandaient aux passants : "on çan po lès pauvès-âmes!" un cent (pièce de deux centimes) pour les pauvres âmes.
Dans de nombreux villages wallons, le soir de la Toussaint, les enfants évidaient une betterave ou une citrouille dans laquelle ils pratiquaient des entailles simulant les yeux, un nez, une bouche.

Une chandelle éclairait à l'intérieur cette tête de mort, que les enfants plaçaient au bord du chemin en sollicitant des passants quelque monnaie "pour les âmes". Cette coutume pouvait encore s'observer vers 1950 (Bulletin de Folklore wallon t.III p. 24 Wallonia t.2 1894 p. 199).

A. Body (1902) relève qu'à La Gleize, on dit qu'il faut se garder de balayer et de laver les chambres et la cuisine "l'djoù des âmes", parce que les âmes des trépassés reviennent sur terre, dans les demeures qu'elles habitèrent. En se livrant à cette besogne, on les "hovreut à l'ouhe", on les balaierait dehors. De même à Sart, il ne faut pas frapper avec des bâtons sur les haies et les buissons, parce que les âmes sont "d'vins les bouhons", dans les buissons.

Publié dans Divers.

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N
je viens encore d'apprendre certaines choses ... c'est le propre de ton blog ! <br /> bon halloween, bon week-end <br /> bises
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M
merci pour ton passage sur mon blog...<br /> ton blog est tres interessant aussi!<br /> a tres bientot<br /> mimi
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C
Bonjour Mik<br /> Reponse à ton commentaire ...<br /> Je suis tout à fait du même avis que toi!<br /> Bonne journée et à bientôt
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P
Ben heureusement que tu es là, j'ai enfin une excuse plausible pour ne pas nettoyer ce jour-là :o))<br /> Bisous
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